D'après le communiqué de l'Inra publié le 5 août, cette étude s'est appuyée sur le projet européen Daisie (Delivering Alien Invasive Species Inventories for Europe) lancé en 2005. Ce programme avait permis de dresser un inventaire de toutes les espèces exotiques introduites sur le continent européen depuis la découverte de l'Amérique en 1492. Sur les 10.000 espèces recensées, 1.094 (11%) auraient un impact écologique et 1.347 (13%) un impact économique.
Les vertébrés terrestres ainsi que les plantes et animaux invasifs d'eau douce semblent avoir le plus fort impact écologique. D'un autre côté, les invertébrés terrestres apparaissent les plus dommageables en termes de coût pour les cultures et les forêts, explique l'Inra.
Ainsi, parmi les espèces invasives qui occasionnent chaque année les coûts économiques les plus importants figurent une algue unicellulaire toxique en Norvège (8,2 millions d'euros), la jacinthe d'eau en Espagne (3,4 millions d'euros/an) et le ragondin en Italie (2,8 millions d'euros/an). Les vertébrés terrestres comme le ragondin ou encore le rat musqué auraient quant à eux le plus fort impact à la fois écologique et économique, et sont à l'origine de dégâts dans plus de 50 régions européennes.
L'objectif des scientifiques dans cette étude est d'aider à l'anticipation et la prévention des risques liés à l'arrivée sur le continent d'autres espèces exotiques potentiellement nuisibles.
Selon la Liste Rouge de l'Union mondiale pour la nature (UICN), les espèces exotiques envahissantes sont la troisième cause de perte de la biodiversité dans le monde.
* Référence : ''How well do we understand the impacts of alien species on ecosystem services? A pan-European, cross-taxa assessment''; Front Ecol Environ 2009; doi:10.1890/080083 Montserrat Vilà, Corina Basnou, Petr Pyšek, Melanie Josefsson, Piero Genovesi, Stephan Gollasch, Wolfgang Nentwig, Sergej Olenin, Alain Roques, David Roy, Philip E Hulme, and DAISIE partners.
Article publié le 07 août 2009